ENTRETIEN MÉCANIQUE ET PRÉVENTION DES PANNES

Publié le par JMV

MA MÉCANIQUE

Comment naviguer en toute décontraction ?

1 – LE CARBURANT :

QUALITÉ :
-     Être vigilant sur la qualité et la conformité du carburant utilisé est essentiel pour le bon fonctionnement du moteur.

DÉPÔTS :
-    Tout carburant se décante et provoque des dépôts. Ceci implique aussi de s’assurer que le réservoir est propre et sans présence d’eau.

CONDENSATION :
-    Les changements de température provoquent de la condensation à l’intérieur du réservoir.

Peu à peu et du fait de sa densité plus élevée que celle du carburant, l’eau s’accumule au fond du réservoir et tôt ou tard, elle sera aspirée par la pompe alimentant le moteur.

Pour un diesel, l’eau est l’ennemi majeur de la pompe à injection ! (Grippage !)

Afin d’éviter les problèmes de condensation, la solution est d’assurer le remplissage total des réservoirs dans les périodes de non utilisation du bateau.
Cette recommandation vaut pour tout autre véhicule !

DURÉE DE STOCKAGE DU CARBURANT.

GAS OIL :
-    Un gasoil trop vieux peut se charger de bactéries qui obtureront le circuit et le filtre à carburant dont découlera automatiquement la panne d’alimentation !

Ce phénomène bien connu des pêcheurs professionnels, rend le gasoil moins fluide jusqu’à le rendre pâteux. Pour pallier à ce problème, il est recommandé de vidanger et nettoyer le réservoir une fois par an et de remettre du nouveau gasoil.

Il faut aussi choisir de prendre du carburant dans une station où le carburant ne stagne pas trop longtemps !

Selon certaines sources, les cuves du port des Minimes seraient actuellement infestées. (À vérifier).

Pour pallier à ce problème, on peut aussi, lors du remplissage, inclure un litre d’essence par vingt litres de gasoil, ce qui fonctionne presque aussi bien que l’additif prévu à cet effet.
Un apport d’essence au gasoil dans ces proportions, aura aussi pour avantage de servir d’anti-coagulant face au gel.
 
ESSENCE
:
-    Pour les moteurs à essence, veiller à ne pas avoir de carburant trop ancien et le remplacer si c’est le cas.
Après quelques mois seulement, l’essence stockée trop longtemps s’évapore et perd de sa qualité de combustion.
Elle s’enflamme mal et rend le démarrage très difficile, voire impossible.

DEUX TEMPS :
-    Pour un moteur deux temps à mélange préparé, s’assurer d’un apport huileux de qualité (huile 2 temps marine), en quantité conforme au dosage préconisé par le constructeur.
-    Pour un deux temps « Autolub », s’assurer aussi de la conformité de l’huile, que le niveau du réservoir de lubrifiant soit suffisant, que la pompe fonctionne normalement, que le tuyau d’alimentation reliant le moteur est en bon état et bien en place.
En cas de disfonctionnement, un système d’alerte sonore et-ou lumineux est généralement prévu à l’origine.

DOSAGES : ATTENTION !

o    Trop de lubrifiant pollue, encrasse le moteur, réduit ses performances et rends son démarrage difficile.

o    Une insuffisance ou absence de lubrifiant provoquera le grippage des pistons, voire une usure prématurée de l’ensemble bielles / vilebrequin.

o    Un lubrifiant non conforme entraînera une usure prématurée des chemises et pistons et une protection aléatoire contre la corrosion de votre moteur marin.


2 – CARBURATION :

FILTRE, DÉCANTEUR ET CUVES DE CARBURATEURS :

RÉGLAGES
:
-    Une carburation bien réglée et un filtre à air propre, garantissent ensemble une consommation minimale !

CARBURATEURS :
-    La propreté de la cuve du ou des carburateurs est primordiale pour un bon fonctionnement du moteur. Un nettoyage annuel est recommandé.

DÉCANTEUR :
-    Le rôle du décanteur est de retenir l’eau toujours plus ou moins présente dans le carburant. Il est donc nécessaire de le vérifier périodiquement, de le vidanger, de le nettoyer soigneusement et veiller à l’étanchéité de ses joints

FILTRE À CARBURANT :
-    S’assurer que le filtre dont le rôle est de retenir les impuretés contenues dans le carburant est en bon état, qu’il a été remplacé en temps utile, cet à dire au moins une fois par an, que ses joints ne fuient pas, qu’il ne présente pas de prises d’air et que ses raccordements (tuyaux et connexions), tant au réservoir qu’au moteur ou au décanteur soient en parfait état.

TUYAUTERIE ET JOINTS :
-    Comme vous le faites pour le tuyau à gaz de votre domicile, remplacez périodiquement ceux de l’alimentation en carburant de votre moteur.
Ceci est encore plus justifié pour un moteur hors-bord dont la poire d’appel du carburant se détériore très rapidement en se craquelant, ce qui vous laissera en plan de préférence au large !...


3 – ALLUMAGE :

MOTEURS  DIESEL :
-    Les moteurs diesel n’en disposent pas. Par contre, ils disposent presque tous d’un système de préchauffage, lequel doit être vérifié périodiquement. Les bougies de préchauffage s’usent ou surchauffent parfois et de leur remplacement en tel cas, dépendra la qualité de démarrage de votre moteur, surtout par temps froid.

MOTEURS ESSENCE :
-    Côté essence, les moteurs modernes sont désormais équipés d’un système d’allumage électronique qui ne nécessite pas d’entretien particulier, hormis le fait de le protéger contre la corrosion et l’humidité. (WD40)

BOUGIES :
-    Au fil de leur fonction, les électrodes des bougies s’usent et les isolants se chargent de particules métalliques qui inhiberont peu à peu la puissance de l’étincelle produite en mettant l’électrode centrale à la masse.

-    Il est donc judicieux et recommandé de les nettoyer périodiquement par brossage métallique et de régler l’écartement des électrodes, (6/10èmes) ou à défaut de jauge de réglage, l’épaisseur de l’ongle du pouce.

-    Il est souhaitable de remplacer périodiquement les bougies et notamment, chaque année avant la première utilisation du moteur.
Pensez à mettre un soupçon de graisse graphitée sur le filet des bougie avant leur remontage, ceci vous évitera de les retrouver grippées et difficilement démontables, ce qui entraînera une détérioration du filetage de la culasse !


ATTENTION : Il est impératif de ne mettre que les types de bougies recommandées par le constructeur du moteur.

Des bougies non conformes ou inadaptées peuvent rendre le démarrage et le rendement du moteur très aléatoire et le détériorer :
o    Pas assez longues, elles seront inefficaces,
o    Trop longues, les pistons les percuteront et ce sera la casse du moteur,
o    Leur résistance, si inadaptée au moteur, provoquera des pannes à répétition en perlant, ce qui provoquera une surchauffe suivie d’un point de fusion sur les têtes de pistons, jusqu’à les perforer ! C’est un phénomène soudain et irrémédiable !

ANTIPARASITES :
-    Pour les fils antiparasites (fils de bougies), compte tenu de leur vieillissement progressif, ils finissent par ne plus transporter correctement les impulsions électriques. Il est donc souhaitable de les remplacer tous les trois ans environ.

-    Veillez à ce que votre coupe-circuit de sécurité soit en bon état, non humide, non oxydé et…, que vous avez bien enclenché la clé avant de tenter le démarrage de votre moteur, cela vous évitera de proférer les insanités d’usage !


4 - CIRCUIT ELECTRIQUE :

BATTERIES :
-    S’assurer périodiquement la bonne charge de la batterie et que ses niveaux de liquide sont corrects. Cette surveillance doit être plus fréquente durant l’été, compte tenu de l’élévation de la température.
 
Chaque bouchon est un compartiment à vérifier !

Pour les batteries dites « sans entretien », il est fortement conseillé d’en vérifier aussi les niveaux. Il n’est pas rare qu’ils soient très insuffisants, au même titre que les autres.


COUPE CIRCUIT DE SÉCURITÉ :
-    Vérifier que le coupe circuit est en parfait état, non oxydé et qu’il remplit bien son  rôle. (Pensez à y mettre la clé !...)

COUPE BATTERIE ET  BORNES :
-    Pour le coupe batterie, il arrive parfois que celui-ci s’oxyde ou que les ressorts assurant la pression de contact s’affaiblissent.
La cause qui en découle, consiste à ne plus restituer la totalité de l’énergie électrique qu’il est sensé faire passer.

Cela se traduit parfois par l’absence totale ou partielle d’énergie, ceci pouvant vous faire croire à tort à une  batterie simplement déchargée, voire hors service…

Pour la détection de cette panne, il suffit de shunter ledit coupe-batterie à l’aide d’un câble de démarrage de dépannage, ou alors, d’essayer d’autres batteries dont on s’assurera préalablement qu’elles sont parfaitement chargées.

-    Périodiquement ou en cas de dysfonctionnement, s’assurer que les bornes de batteries sont bien en place, propres et en parfait état.
-    S’assurer aussi que des câbles ou fils ne sont pas rompus et que les fusibles sont  en bon état.
-   
-    L’oxydation des bornes de batteries est l’origine de multiples pannes. Afin de s’en prémunir, il est souhaitable de lubrifier et protéger celles-ci en les protégeant à l’aide d’un lubrifiant adapté (Graisse belleville).


5 – REFROIDISSEMENT :

MOTEUR INBOARD :
-    Lors de la mise en fonction d’un moteur, s’assurer que le circuit de refroidissement n’est pas obstrué à son départ, que la vanne d’eau est bien ouverte et que le liquide de refroidissement dans l’échangeur est d’un niveau correct.
-    Vérifier que la courroie est en bon état et tendue convenablement, que la turbine fonctionne et ne fuie pas, que l’eau circule normalement.

LIQUIDE DE REFROIDISSEMENT :
-    Dans la durée, le liquide de refroidissement se charge de particules et de boues dues à la dégradation lente des métaux constituant votre moteur et de fait, encrasse progressivement l’ensemble du circuit, allant jusqu’à l’obstruer parfois.
Comme pour un véhicule terrestre, le liquide de refroidissement de votre moteur de bateau est à remplacer tous les deux ans au maximum.
D’autre part, son rôle anti-oxydant, indispensable pour votre moteur, s’amenuise progressivement.

Sa teneur en antigel (-25 ° environ), est à vérifier chaque année avant la période hivernale.

VANNE :
-    Compte tenu du vieillissement du bronze la constituant, lequel devenant poreux et friable à la longue, chaque vanne d’eau devra être remplacée tous les cinq ans environ, voire avant si votre bateau est stationné dans une marina et à proximité ce coques ou infrastructures métalliques. (Électricité statique)
Même fermée, une vanne qui cède provoque une voie d’eau importante pouvant entraîner le bateau par le fond en quelques minutes seulement !

FILTRE À EAU :
-    Vérifier que le filtre à eau est propre, que les durits sont en parfait état, qu’il n’y a pas de fuites anormales ou de prise d’air sur le durit d’arrivée d’eau.

SONDES ET ALERTES :
-    Vérifier périodiquement le bon fonctionnement de celles-ci, des cadrans et témoins répétiteurs.

SURCHAUFFE :
ATTENTION ! Tout dysfonctionnement prolongé du circuit de refroidissement entraîne inévitablement la destruction du moteur !

-    Pour un moteur inbord, ne pas ouvrir le circuit d’eau ne permet pas de refroidir le moteur directement s’il s’agit d’un circuit direct, ou le liquide de refroidissement circulant dans l’échangeur.

-    Les conséquences à suivre sont :

o    Le grippage du rotor de la pompe à eau,
o    La destruction du système d’échappement des gaz moteur,
o    La destruction du joint de culasse,
o    Le serrage du moteur.

À chaque mise en route du moteur, vérifiez que l’eau est correctement expulsée par l’échappement.


MOTEUR HORS BORD :
-    Pour un hors bord, le jet témoin doit être visible.

Si ce n’est pas le cas, arrêter immédiatement le moteur et vérifier que l’entrée d’eau de mer et la sortie du jet témoin ne sont  pas obstrués. 
Si tout est normal concernant ces deux points, avant tout autre démarrage, il sera impératif de vérifier le bon fonctionnement de la turbine.

Le rotor de la ta turbine est un élément en caouhchouc.
De fait, un usage fréquent en accélère l’usure, mais un stockage prolongé l’assèche et la rend cassante !
     Il est recommandé de remplacer le rotor de turbine tous le trois ou quatre ans au
 Maximum.

 DESSALLAGE :
-    La durée de vie d’un moteur hors bord dépend grandement de cette opération.

-    Le déssalage d’un circuit de refroidissement fonctionnant à l’eau de mer  est à répéter souvent et de toute façon, à chaque fin de saison d’utilisation du moteur.
La stagnation d’eau salée sur des parties métalliques aussi minime soit-elle, provoque rapidement des points d’oxydation et de « farinage » des parties en aluminium par exemple.

-    Pour le circuit de refroidissement d’un  hors-bord, une fois le dessalage effectué soigneusement en le faisant fonctionner soit dans un bac d’eau douce ou en le raccordant à un tuyau d’arrosage avec une « paire d’oreilles » prévue à cet effet, il est recommandé de lui faire aspirer un peu de liquide de refroidissement de qualité, ce qui préviendra assez efficacement de la corrosion interne.


6 – PROPULSION :

-    L’hélice doit être en bon état et non voilée. Une hélice ayant subi un choc perdra de son rendement et fera consommer plus de carburant. De plus, elle risque de provoquer des vibrations qui endommageront progressivement le mécanisme de propulsion.

-    Il est également recommandé de veiller à ce qu’aucun corps étranger ne vienne se positionner à l’arrière de l’hélice (fil de pêche, cordage…), le risque imminent étant la détérioration de l’arbre  et des bagues étanches de l’engrenage de propulsion ou du presse-étoupe.

-    Veiller périodiquement le niveau d’huile et l’étanchéité du système d’entraînement de l’hélice. La présence d’eau ou une fuite d’huile, provoqueraient à coup sûr une destruction rapide de l’ensemble.

-    Chaque année, la vidange et le remplacement de l’huile du système de propulsion est nécessaire. Respecter impérativement la qualité et le type d’huile requis.


7 - LUBRIFICATION :

-    Le niveau de l’huile moteur et du réducteur ou boîte de transfert, sont à contrôler avant chaque démarrage ou sortie en mer !
-   
Une boîte de transfert ne dispose pas de système d’alerte et s’il manque d’huile, elle grippera rapidement sans vous en avertir et forcément, au large !

-    Après démarrage, si le témoin d’huile reste en alerte, il faut impérativement arrêter le moteur et réparer l’avarie avant une autre mise en route, sous peine de risquer de détruire le moteur en quelques instants seulement !

-    La fréquence de vidange de l’huile d’un moteur doit se faire en fonction des recommandations du constructeur. Généralement, celle-ci se répète toutes les cinquante heures et en tout cas, une fois par an au moins.

Retenez que comme pour un réservoir à carburant, de la condensation se forme dans le bloc moteur, à chaque variation de température, ce, hors d’une utilisation fréquente.
De fait, la vidange devient périodiquement nécessaire, surtout après l’hivernage.

-    Le remplacement du filtre à huile se fera également à chaque vidange et au moins une fois par an.

-    L’huile utilisée, laquelle a toujours pour rôles de préserver de la corrosion et de lubrifier l’ensemble des pièces en mouvement afin d’en réduire la friction et l’usure, devra toujours être de qualité requise par le constructeur.
La vie de tout moteur en dépend directement.


8 – PRÉVENTION CONTRE LA CORROSION :

-    Afin de prévenir toute corrosion prématurée ou intempestive durant l’hivernage tout principalement, il est souhaitable de pulvériser une huile protectrice fine sur l’ensemble des parties extérieures du moteur, en prenant garde de ne pas asperger les éléments en caoutchouc, tels les silentblocs, les courroies et les durits.

Choisir de préférence une huile en bombe, de type siliconée ou WD 40 par exemple, laquelle chasse bien  l’humidité.

-    Pour ce qui est des connexions du circuit électrique en général, il est recommandé d’utiliser une huile spécifique pour de type « 3 en 1 contacts électriques » par exemple.

Ces produits sont facilement trouvables dans les magasins d’accastillage ou de bricolage.

-    Pour les axes de serrage, de basculement ou de rotation des moteurs hors-bord, utiliser généreusement une graisse molycote, voire graphitée éventuellement.


L’application de ces règles de base vous permettra de naviguer en toute sérénité, de prolonger la durée de votre mécanique, d’économiser vos deniers et vous évitera surtout de proférer le flot d’insanités d’usage, lors d’une pannes au large !!!

Bonne navigation à tous…

JM VICTOR
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
W
Merci pour tous ces conseils que tout automobiliste ne connaît pas forcément. J'ai retenu tout particulièrement le fait qu'il ne faut pas acheter du carburant dans une station où le carburant stagne trop longtemps. C'est même en lisant votre article que j'ai su que le carburant pouvait être infesté.
Répondre